À la recherche d’un coin tranquille pour lire un livre, déguster un repas ou vous (re)poser ? Lyon possède de nombreux jardins publics. Du plus connu au plus secret, du plus grand au plus petit, il y en a pour tous les goûts !
Au cœur des quartiers les plus anciens et/ou densément construits de la ville (comme la presqu’île, les pentes et le plateau de la Croix-Rousse, la colline de Fourvière, Saint-Just ou le 6e arrondissement…) subsistent quelques oasis de verdure ayant échappé à l’appétit des promoteurs immobiliers. Depuis le début des années 2000, la ville a entrepris la sauvegarde ou la création de multiples jardins à taille humaine. Trop petits pour accueillir des jeux pour enfants ou des équipements sportifs, ceux-ci sont idéaux pour faire une halte et se vider la tête. Focus sur mes cinq jardins « de poche » lyonnais préférés :
Moins connu que le parc des Hauteurs voisin bordant la basilique de Fourvière, plébiscité par les touristes, le Jardin des Curiosités offre l’une des plus belles vues sur Lyon (image à la une, au premier plan : les quais de Saône, la presqu’île ; au loin : le Bugey -et les Alpes quand la météo le permet-). Niché au fond d’une impasse, dans le quartier historique de Saint-Just, le lieu est peu fréquenté et donc idéal pour un rendez-vous en amoureux. Des bancs et des chaises invitent au repos et à la contemplation. Offert par Montréal à Lyon, le jardin célèbre les liens d’amitié entre les deux villes : l’aménagement paysager et le mobilier ont été conçus par des architectes et un artiste (Michel Goulet) québécois.
Petit bijou d’art brut, niché au cœur d’une résidence du quartier de la Croix-Rousse, le Jardin Rosa Mir a fait l’objet d’une longue campagne de travaux : le site à rouvert ses portes en 2016. Entièrement conçue par Jules Senlis (1913-1983), maçon réfugié de la guerre d’Espagne, l’œuvre rappelle les créations de Gaudí ou du facteur Cheval. La profusion de détails (les murs sont recouverts de coquilles d’escargots ou de fruits de mer) et de végétaux invite à l’observation. Aucune photo ne rend justice à la beauté du lieu ouvert officiellement uniquement les samedis après-midi d’été (le lieu est si petit et fragile qu’une jauge de 15 personnes doit être respectée). Une terrasse en hauteur permet d’avoir une vue d’ensemble sur le jardin.
À quelques pas du jardin Rosa Mir, dans la même rue que la maison-musée des Canuts, le jardin d’Ivry ou Marceline Desbordes Valmore devenu « Jardin Guylaine Gouzou-Testud » en 2012 (du nom d’une femme politique lyonnaise, élue écologiste et militante des droits de l’homme qui avait ses habitudes ici) est idéal pour s’octroyer une pause. Tout petit, il offre néanmoins plusieurs coins pour se (re)poser : des bancs installés de part et d’autre du jardin, sous des tonnelles à flancs de murs permettent de profiter d’un peu de fraîcheur bienvenue pendant l’été. Modelé « à l’anglaise », le jardin se distingue par la diversité des végétaux plantés qui offrent une palette de couleurs et de textures très agréable à l’œil.
Dissimulé au fond d’une impasse, près des quais de Saône, le Clos Saint Benoît compte parmi mes jardins « de poche » préférés, malgré l’absence de bancs pour en profiter pleinement et la cohabitation avec un petit parking résidentiel. Encaissé entre une paire d’immeubles, en contrebas du cours général Giraud, le jardin doit son charme essentiellement au calme qui y règne et aux arcades (d’une blancheur quasi immaculée) qui l’entourent sur deux côtés, lui donnant une atmosphère hors-du-temps. Il s’agit des vestiges d’un couvent de bénédictines construit au XVIIe siècle. Pour le reste, l’aménagement se résume à quatre grands massifs de fleurs surélevés variant selon les saisons, entourés de sable rose.
À l’instar des deux précédents jardins, celui à l’angle des rues Félix Jacquier et Montgolfier, dans le très chic 6e arrondissement de Lyon, a été aménagé au tournant des années 2000. Sa réalisation à été confiée à un binôme : Pascale Jacotot et Patrick Blanc, inventeur des murs végétaux (à qui l’on doit entre autres ceux du musée du quai Branly, de la Fondation Cartier ou du CaixaForum à Madrid). Sur une parcelle étroite en long, ouverte sur la ville, des bancs ont été disposés. De grands mâts soutiennent une structure sur laquelle repose des plantes grimpantes permettant une mise à l’ombre tandis qu’un mini « étang » bordé de plantes et d’un mur vertical occupe la seconde moitié du jardin.