En complément du dossier Paris : l’art dans les vitrines, publié en octobre 2015, découvrez une sélection élargie d’espaces sur rue à Lyon. La ville abrite en effet plusieurs vitrines (centres d’art, galeries) où l’on peut voir de l’art.
Accessibles à tous, amateurs d’art ou non, visibles à n’importe quelle heure du jour (et de la nuit dans certains cas), les vitrines sur rue participent à la démocratisation de l’art contemporain de manière concrète. Focus sur cinq d’entre elles, à Lyon : La Galerue, Bikini, la « boîte » de Néon, les vitrines de la galerie Le Réverbère et celle de Chasseurs d’influences.
Contraction des mots « galerie » et « rue », La Galerue (à l’angle de la rue d’Ivry et de la rue Belfort, Lyon 4e) consiste en une succession de cinq vitrines, sans local intérieur, accueillant des œuvres d’art. Créé en septembre 2013, en concertation avec le propriétaire du lieu, les copropropriétaires de l’immeuble, la Maison des canuts et la mairie d’arrondissement, le lieu accueille – à raison d’une exposition par mois en moyenne – des artistes issus d’horizons divers (peinture, illustration, street-art, photographie…) « n’ayant pas toujours accès aux galeries classiques ou professionnelles ». Du fait de la configuration du lieu, les œuvres en deux dimensions sont privilégiées. Chaque exposition est accompagnée d’un court texte introductif et du contact de l’artiste contrecollés « aux murs ». La vitrine est éclairée tous les jours jusqu’à 1h du matin.
Quel rapport entre un maillot de bain très populaire et un centre d’art ? À priori aucun, et pourtant… Ouvert par Marie Bassano, Noémie Razurel, Simon Feydieu et Hugo Pernet (artistes ou critiques d’art) en 2011, à proximité de la galerie Tator, Bikini (15 bis rue de la Thibaudière, 7e) organise chaque année cinq à sept expositions. Petit, tout petit, l’espace est uniquement ouvert lors des vernissages et sur rendez-vous, les œuvres sont visibles depuis la rue et sont systématiquement accompagnées d’un texte critique ou littéraire placardé sur la vitrine. La programmation du lieu, résolument tournée vers « l’émergence » (avec des artistes pour la plupart âgés de moins de trente-cinq ans comme Morgan Courtois, Anthony Jacquot-Boeykens ou Aleschija Seibt ) est l’une des plus intéressantes de la ville. Une édition rétrospective a été publiée en 201X.
Installé au numéro 41 de la rue Burdeau, en bas des pentes de la Croix-Rousse (où on trouve la plupart des galeries et lieux d’art contemporain de Lyon : Le Bleu du ciel, L’abat-jour, Anne-Marie et Roland Pallade, Pome Turbil pour ne citer que ceux-là), Néon, ouvert en 2000, se définit comme « producteur et diffuseur de l’art contemporain » : l’espace accueille tout au long de l’année des expositions et divers événements (concerts, performances, lancements). Néon possède une vitrine, surnommée « la boîte », aménagée dans une devanture en contrebas de la rue. Assurée par l’équipe du centre d’art, un artiste ou un collectif en résidence (Benjamin Collet & Pierre Gaignard, Théophile’s paper…) la programmation de la Boîte accorde une large place à la création émergente.
année d’ouverture ? aménagée ? programmation ?
L’une des deux vitrines de la galerie Le Reverbère, rue Burdeau, Lyon 4e
Entièrement dédiée à la photographie contemporaine, la Galerie Le Reverbère (38 rue Burdeau, Lyon 1e – quasiment en face de Néon) a ouvert ses portes il y a plus de trente-cinq ans, ce qui fait d’elle la plus ancienne galerie consacrée à cet art en France. La galerie compte parmi ses artistes les meilleurs de leur génération : Denis Roche, Bernard Plossu ou encore William Klein – pour ne citer que ces trois là – ainsi que des photographes dits « émergents ». De part et d’autre de la porte d’entrée, la galerie possède deux vitrines nichées dans la façade, où elle présente en permanence ses actualités : flyers d’expositions, dernières publications ainsi que plusieurs œuvres en lien la plupart du temps avec l’exposition en cours. La vitrine offre en quelque sorte un avant-goût de ce que le visiteur pourra découvrir en pénétrant à l’intérieur. Deux rues plus haut, une autre vitrine agit de même
Implantée sur les pentes de la Croix-Rousse, quartier créatif de la ville, un peu à l’est des deux précédentes galeries, l’agence Chasseurs d’influences, spécialisée dans le développement d’image et la valorisation de produits possède elle aussi une vitrine sur rue ouverte à l’art. La programmation, très éclectique (et il faut le dire très inégale), ne manque pas d’attirer l’œil des piétons, cyclistes et automobilistes passant devant. Les artistes sont choisis par Nelly Sitbon, sans critères d’âge, de pratiques. Deux à trois expositions sont présentées chaque années depuis XX.