Ensba Lyon : un avant-goût de la biennale

Du 17 au 27 juin, l’école nationale supérieure des beaux-arts de Lyon présente -en avant-goût de la biennale d’art contemporain qui se tiendra de septembre à janvier- une exposition réunissant les cinq artistes participant au post-diplôme.

L’école nationale supérieure des beaux-arts de Lyon accueille chaque année depuis 1999 -en plus de ses formations diplômantes- cinq artistes sélectionnés sur concours, déjà « engagés activement dans leurs pratiques ». Elle met à leur disposition une bourse, un logement ainsi que toutes les ressources nécessaires pour travailler (enseignements, atelier, accès à la bibliothèque…). En quinze ans, le post-diplôme a vu se succéder près de 65 artistes parmi lesquels Katinka Bock (prix fondation d’entreprise Ricard 2012) ou Latifa Echakhch (prix Marcel Duchamp 2014).

L’exposition « Nous n’étions pas obligés de nous aimer, This is all very well, but… » réunit du 17 au 27 juin, en preview, et de septembre à décembre, en parallèle à la biennale d’art contemporain, les travaux des cinq artistes de la session 2014-2015, au sein même de l’école. Installations, dessins, peintures et vidéos prennent place dans l’ancien réfectoire des nonnes, vaste salle divisée en trois espaces, couverte d’un plafond en voûte d’ogives et rythmée par les piliers et les ouvertures en façade.

Le post-diplôme 2014-2015 réunit cinq artistes venus d’horizons géographiques et artistiques divers (d’Israël et des quatre coins de la France : Villa Arson, écoles supérieures d’art de Montpellier, Mulhouse, Nantes, Reims…) : Christophe de Rohan Chabot (né en 1986), Shqipe Gashi (née en 1988), Pierre Michelon (né en 1984), Nissreen Najjar (né en 1985) et Anouchka Oler (née en 1988).

Au fond : Shqipe Gashi, En l'absence de doute, nul besoin d'enquêter, 2015. Devant : Pierre Michelon, Tepentar (horizon), 2015.
Au fond : Shqipe Gashi, En l’absence de doute, nul besoin d’enquêter, 2015. Devant : Pierre Michelon, Tepentar (horizon), 2015.

L’exposition est l’occasion pour le grand public de découvrir en partie le résultat d’une année de travail et en particulier les travaux réalisés à la suite d’une résidence à Calcutta (Inde) / Kolkata Art Research (chaque année, le post diplôme développe un partenariat avec une institution à l’étranger). En l’absence de réelle médiation (un plan de salle et dix lignes de texte), on se contentera d’apprécier les œuvres -à défaut du discours et des motivations des artistes- : étagère de verre soutenant des feuilles de plastique couvertes de peinture, éléments de placopâtre et terre crue pour Shqipe Gashi, vidéo diffusée sur un écran plat et tapis de repos bleu pour Pierre Michelon, structure pyramidale à la surface métallique accueillant un écran ainsi que des sculptures en glace, en céramique ou en savon pour Anouchka Oler, captures d’écrans issues d’internet et documents pratiques imprimées en noir et blanc sur feuilles A4 disséminés sur des chaises ou à même le sol pour Christophe de Rohan Chabot, carrelage en béton et dessins à l’encre pour Nissreen Najjar.

Des dialogues se créent. L’exposition croisent les récits -sous forme d’interview ou de prises de parole à la première personne- d’expériences ou de voyages : une architecture fictive ouverte (« sans portes et dans laquelle les meubles tombaient ») avec Anouchka Oler, une prison de Bagdad où on pratique la torture chez Nissreen Najjar, ou en Inde grâce à Pierre Michelon. Les œuvres renvoient au propre vécu des artistes, à ce « vivre ensemble » partagé pendant un an. L’exposition marque le troisième temps fort de leur année : après l’exposition The show must go nonnes (février-mars), et avec la présentation conjointe des publications réalisées au cours de l’année. Rendez-vous en septembre pour la reprise de cette exposition !


Nous n’étions pas obligés de nous aimer, This is all very well, but…, du 17 au 27 juin, et du 8 au 26 septembre, école nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, Réfectoire des nonnes, 8bis quai Saint-Vincent, Lyon 1er – entrée libre.